A la question, la France peut-elle devenir leader de cette révolution agricole durable ? La réponse est oui ! La France dispose d’actifs inégalés, de terroirs, de savoir-faire, d’une recherche à la pointe et d’une French Tech particulièrement créative qui se place au service de l’agriculture française. Pour réussir, notre agriculture pourra compter sur deux leviers : l’innovation et la modification des habitudes de consommation.
L’innovation d’abord, puisque 78% de la réduction de nos émissions agricoles viennent de l’adoption de nouvelles pratiques agricoles et plus d’un tiers de ces technologies sont déjà matures et délivrent des résultats. La consommation ensuite, puisque « près de 22% des Français sont prêts à changer de marque si la marque proposée est plus durable » souligne Clarisse Magnin-Mallez du Cabinet McKinsey & Company. Mais se pose alors la question du prix : « Quel prix êtes-vous prêt à mettre pour une alimentation durable demain ? » interroge Dominique Schelcher, Président de Système U, « Le monde agricole provoque aujourd’hui un débat national, comme celui de la souveraineté alimentaire. Ce secteur sait combien il est nécessaire de trouver des solutions collectives, entre acteurs économiques, au sein des filières mais aussi entre filières. De nouvelles solutions sont apparues ces dernières années comme le contrat tripartite qui modifie la relation entre acteurs économiques que l’on imaginait à peine il y a dix ans. » Tous les secteurs se sont mobilisés pour recherche de nouveaux leviers afin de permettre la durabilité de nos modèles de production alimentaire.
Pour la filière laitière, qui représente les producteurs de lait, les industriels privés et coopératives, les acteurs du commerce, de la restauration collective et de la distribution, la thématique « saisir l’avenir ensemble » résonne dans les valeurs et les motivations que portent l’interprofession depuis 50 ans. En mettant en place la démarche collective de responsabilité sociétale France Terre de Lait, la filière laitière apporte des réponses au consommateur et au citoyen, valorise les progrès réalisés par les acteurs de la filière et prend de nouveaux engagements pour demain. « La question aujourd’hui est de savoir comment je m’engage à faire mieux pour produire une alimentation toujours plus durable mais aussi créatrice de valeurs pour tous les maillons ? » insiste Caroline Le Poultier, Directrice Générale du Cniel. Aussi, la pandémie de la covid-19 a démontré que l’engagement de produire une alimentation durable était une nécessité en toute circonstance. En plein pic de collecte printanière, et pour s’adapter à l’évolution de la demande dans un contexte difficile, le Cniel s’est mobilisé collectivement afin d’indemniser à hauteur de 16 millions d’euros les éleveurs qui acceptaient volontairement de réduire leur production du mois d’avril.
La démographie et le réchauffement climatique sont des enjeux planétaires qui nous forcent à agir dès à présent pour une alimentation durable capable de à la fois de produire plus, produire localement, produire mieux et d’être innovant. Mais la durabilité c’est aussi trouver des modèles économiques qui puissent assurer une juste répartition de la valeur du producteur jusqu’au consommateur tout en accélérant la transition agricole, alimentaire et environnementale. Il est donc plus que nécessaire désormais de créer de la valeur économique dès lors que l’on crée de la valeur environnementale.
Date de publication : 19/07/2021
Date de modification : 31/07/2024