Ch. H. – Au niveau national, le SR représente 15 000 salariés dont 2 300 sont en CDI, les autres étant en CDD à la mission. Très souvent, en effet, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui proposent une personne de confiance pour les remplacer : charge au SR de les salarier le temps du remplacement.
En complément, les SR ont des agents de remplacement salariés en CDI, qui font parfois toute leur carrière au sein de notre réseau, et qu’ils peuvent missionner rapidement. Avant d’être envoyés en mission, ces agents sont formés soit en travaillant en binôme avec des collègues plus aguerris, soit en étant envoyés dans des fermes jusqu’à ce qu’ils aient l’expérience, le recul et l’aisance nécessaires pour pouvoir intervenir au pied levé sur une exploitation qu’ils ne connaissent pas. C’est tout l’intérêt de services locaux : c’est au plus près du terrain, des spécificités de chaque territoire, que sont formés les agriculteurs remplaçants.
La priorité aujourd’hui c’est d’attirer les jeunes générations et de les fidéliser. Pour cela, nous proposons aussi des contrats sur-mesure. Par exemple, avec un jeune exploitant qui souhaite avoir un complément de revenu lors des périodes plus calmes, où sa ferme ne nécessite pas des travaux de pointe, nous pouvons signer un contrat proportionné au volume horaire qu’il souhaite effectuer dans l’année. À un jeune qui sort d’école et ne souhaite pas s’installer tout de suite mais multiplier les expériences, nous offrons l’opportunité de se former au sein du SR et de bénéficier d’un tremplin efficace à l’installation.
Grâce à ce système de recrutement flexible, il est rare que nous ne trouvions personne pour remplacer un agriculteur. Et aujourd’hui, les principaux salariés du SR sont des jeunes de moins de trente ans, souhaitant pour la moitié s’installer à terme.
Ch. H. – Nous n’avons, je crois, jamais cessé d’évoluer depuis 50 ans, pour proposer un service au plus près des besoins de nos adhérents et de leur mode de vie. Par exemple, nous avons été moteurs sur le sujet du congé paternité, qui représente désormais 5 % des remplacements (20 % pour les congés maternité). Nous proposons aussi aujourd’hui le service aux agriculteurs qui exercent des mandats professionnels (engagements syndicaux, administrateurs de coopérative, etc.).
Face aux difficultés actuelles pour renouveler les générations d’agriculteurs, les SR peuvent être un facteur d’attrait des métiers, c’est pourquoi nous souhaitons lui donner plus de visibilité : beaucoup d’agriculteurs, et notamment de nouveaux installés, ne nous connaissent pas encore ou trop peu, en particulier dans les régions où l’activité agricole est moins importante. C’est ma priorité en tant que président pour les deux années à venir.